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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-07-03 | [Este texto, tienes que leerlo en francais] | Inscrito en la biblioteca por Valeria Pintea
Ô toi d'où me vient ma pensée,
Sois fière devant le Seigneur ! Relève ta tête abaissée, Ô toi d'où me vient mon bonheur ! Quand je traverse cette lieue Qui nous sépare, au sein des nuits, Ta patrie étoilée et bleue Rayonne à mes yeux éblouis. C'est l'heure où cent lampes en flammes Brillent aux célestes plafonds ; L'heure où les astres et les âmes Échangent des regards profonds. Je sonde alors ta destinée, Je songe à toi, qui viens des cieux, A toi, grande âme emprisonnée, A toi, grand coeur mystérieux ! Noble femme, reine asservie, Je rêve à ce sort envieux Qui met tant d'ombre dans ta vie, Tant de lumière dans tes yeux Moi, je te connais tout entière Et je te contemple à genoux ; Mais autour de tant de lumière Pourquoi tant d'ombre, ô sort jaloux ? Dieu lui donna tout, hors l'aumône Qu'il fait à tous dans sa bonté ; Le ciel qui lui devait un trône Lui refusa la liberté. Oui, ton aile, que le bocage, Que l'air joyeux réclame en vain, Se brise aux barreaux d'une cage, Pauvre grande âme, oiseau divin ! Bel ange, un joug te tient captive, Cent préjugés sont ta prison, Et ton attitude pensive, Hélas, attriste ta maison. Tu te sens prise par le monde Qui t'épie, injuste et mauvais. Dans ton amertume profonde Souvent tu dis : si je pouvais ! Mais l'amour en secret te donne Ce qu'il a de pur et de beau, Et son invisible couronne, Et son invisible flambeau ! Flambeau qui se cache à l'envie, Qui luit, splendide et clandestin, Et qui n'éclaire de la vie Que l'intérieur du destin. L'amour te donne, ô douce femme, Ces plaisirs où rien n'est amer, Et ces regards où toute l'âme Apparaît dans un seul éclair, Et le sourire, et la caresse, L'entretien furtif et charmant, Et la mélancolique ivresse D'un ineffable épanchement, Et les traits chéris d'un visage, Ombre qu'on aime et qui vous suit, Qu'on voit le jour dans le nuage, Qu'on voit dans le rêve la nuit, Et les extases solitaires, Quand tous deux nous nous asseyons Sous les rameaux pleins de mystères Au fond des bois pleins de rayons ; Purs transports que la foule ignore, Et qui font qu'on a d'heureux jours Tant qu'on peut espérer encore Ce dont on se souvient toujours. Va, sèche ton bel oeil qui pleure, Ton sort n'est pas déshérité. Ta part est encor la meilleure, Ne te plains pas, ô ma beauté ! Ce qui manque est bien peu de chose Quand on est au printemps vermeil, Et quand on vit comme la rose De parfums, d'ombre et de soleil. Laisse donc, ô ma douce muse, Sans le regretter un seul jour, Ce que le destin te refuse Pour ce que te donne l'amour !
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