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poemas [ ]

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por [Jeanne_Neis_Nabert ]

2015-01-29  | [Este texto, tienes que leerlo en francais]    |  Inscrito en la biblioteca por Guy Rancourt




Des femmes, à genoux dans la chapelle sombre
Quand tout est endormi, veillent pour l’Éternel,
Là-bas, au fond du chœur, ainsi qu’une grande ombre,
Se dresse dans la nuit la blancheur de l’autel.

Nul bruit n’a réveillé les sourds échos du dôme,
C’est le divin silence et la virginité,
Car la vie en ces lieux n’est qu’un pâle fantôme
Frappé d’isolement et de stérilité.

Seule la lampe d’or sur les dalles de pierre
Glisse au rayon furtif et jette une clarté,
On dirait un regard de céleste paupière
Qui s’ouvre sur la mort, l’oubli, l’obscurité.

Près de l’autel, des fleurs dont la fraîcheur s’épuise
Exhalent leurs parfums comme des encensoirs ;
Ainsi tous ces élus dont le cœur agonise,
Renoncent en priant à leurs meilleurs espoirs.

Dehors le vent mugit et fait trembler l’ogive,
Et la nuit éplorée est pleine de soupirs,
D’appels désespérés qui demandent qu’on vive…
On entend délirer la voix des fous désirs…

Mais l’autel est toujours plus blanc et plus mystique ;
La lampe d’or toujours baisse de plus en plus ;
Les femmes, à genoux sous le sacré portique,
Rêvent du paradis et de l’époux Jésus…

Les yeux sont agrandis par la divine extase,
Si leur cœur était mort il est ressuscité
Et le très pur amour d’un Dieu qui les embrase
Étend leur saint désir jusqu’à l’Éternité.

La cloche lente sonne et l’office commence,
Comme un lointain appel une heure a retenti…
Et la voix d’une femme éveillant le silence,
Murmure avec amour : Veni, sponsa Christi !

Quimberle, août 1900

(Jeanne Neis Nabert, alias Sijenna, Humble moisson, 1903, p. 52-53)

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