agonia
espanol

v3
 

Agonia.Net | Reglas | Mission Contacto | Regístrate
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Artículo Comunidades Concurso Ensayo Multimedia Personales Poemas Presa Prosa _QUOTE Guión Especial

Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 


Textos del mismo autor


Traducciones de este texto
0

 Los comentarios de los miembros


print e-mail
Visualizaciones: 4282 .



L’allée des bambous
poemas [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
por [Sabine_Sicaud ]

2008-08-23  | [Este texto, tienes que leerlo en francais]    |  Inscrito en la biblioteca por Guy Rancourt



Je sais un tunnel, un tunnel au porche vert,
Où nul train ne passe…
L’été, le soleil y sème, de place en place,
De petites mosaïques; l’hiver,
La neige le fleurit de blanc; mais il est vert,
Tout vert dessous, et les moineaux s’y tassent,
Chaque soir, en pelotes grises, par milliers.

Est-ce un vrai tunnel? Au bout, je vois la terrasse,
La maison pâle, un massif dépouillé.
C’est l’automne. Le vent pousse des feuilles mortes;
Il les pousse longtemps…
Qu’importe!
Le tunnel s’en moque. J’entends
Remuer ses feuilles vivantes.

Elles disent au vent : « Tu vois;
Nos petites lames tranchantes?
Ce sont des couteaux verts, des sabres que tes doigts
Ne détacheront pas de leur tige. Tu vois,
Nous sommes là depuis les vieilles guerres
Et nous serons
De la prochaine guerre… Vois nos lames claires! »

Et le vent dit : « Les houx eux-mêmes sécheront,
Et l’aloès féroce aux fleurs de braise,
Et l’yucca de métal sombre, et le cactus…
Et vous n’êtes que des roseaux, pas plus. »
Et moi je dis à mon tunnel, pour qu’il se taise :
« Ô beau tunnel, soyez béni d’être en roseaux!
Vous êtes la chapelle verte des oiseaux;
L’allée où, comme une princesse japonaise,
Je me promène sous des palmes, en rêvant.

Pour moi, vos feuilles sont de gais poissons vivants,
Des éventails de soie au long manche de jade,
L’aigrette que portait au front Shéhérazade;
Les oriflammes d’un cortège, les rubans
De la houlette qu’un berger en satin blanc
Oublia hier sous vos arcades.

Vos tiges sont de fines colonnades
Et non l’étui d’un glaive ou de poignards sournois…
Ô couloir de bambous, mystérieux pour moi
Comme une douce nuit profonde et verte,
N’enviez par l’arme qui tue ou blesse, l’arme ouverte
Ou cachée, à l’affût, qui se mouille de sang!... »

Et le beau tunnel vert, dans le soir qui descend,
Me berce d’un bruit d’ailes,
Et c’est comme un grand bois qui s’endort – ou la mer,
Quand la mer nous appelle
De toutes ses petites vagues au front vert,
Des vagues qu’on dirait chuchotantes dans l’air
Et dont chacune aurait des ailes…

(Sabine Sicaud, Poèmes d’enfant, Poitiers, Cahiers de France, 1926)

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii La casa de la literatura poezii
poezii
poezii  Busca  Agonia.Net  

La reproducción de cualquier texto que pertenece al portal sin nuestro permiso està estrictamente prohibida.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Política de publicación et confidencialidad

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!