agonia
espanol

v3
 

Agonia.Net | Reglas | Mission Contacto | Regístrate
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Artículo Comunidades Concurso Ensayo Multimedia Personales Poemas Presa Prosa _QUOTE Guión Especial

Poezii Romnesti - Romanian Poetry

poezii


 
Textos del mismo autor


Traducciones de este texto
0

 Los comentarios de los miembros


print e-mail
Visualizaciones: 10119 .



La glace sans tain (extrait)
prosa [ ]
de Les Champs magnétiques (1920)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
por [Andre_Breton ]

2010-01-01  | [Este texto, tienes que leerlo en francais]    |  Inscrito en la biblioteca por Yigru Zeltil



Prisonniers des gouttes d'eau, nous ne sommes que des animaux perpétuels. Nous courons dans les villes sans bruits et les affiches enchantées ne nous touchent plus. À quoi bon ces grands enthousiasmes fragiles, ces sauts de joie desséchés ? Nous ne savons plus rien que les astres morts ; nous regardons les visages ; et nous soupirons de plaisirs. Notre bouche est plus sèche que les pages perdues ; nos yeux tournent sans but, sans espoir. Il n'y a plus que ces cafés où nous nous réunissons pour boire ces boissons fraîches, ces alcools délayés et les tables sont plus poisseuses que ces trottoirs où sont tombées nos ombres mortes de la veille.Quelquefois, le vent nous entoure de ses grandes mains froides et nous attache aux arbres découpés par le soleil. Tous, nous rions, nous chantons, mais personne ne sent plus son coeur battre. La fièvre nous abandonne. Les gares merveilleuses ne nous abritent plus jamais : les longs couloirs nous effraient. Il faut donc étouffer encore pour vivre ces minutes plates, ces siècles en lambeaux. Nous aimions autrefois les soleils de fin d'année, les plaines étroites où nos regards coulaient comme ces fleuves impétueux de notre enfance. Il n'y a plus que des reflets dans ces bois repeuplés d'animaux absurdes, de plantes connues.

Les villes que nous ne voulons plus aimer sont mortes. Regardez autour de vous : il n'y a plus que le ciel et ces grands terrains vagues que nous finirons bien par détester. Nous touchons du doigt ces étoiles tendres qui peuplaient nos rêves. Là-bas, on nous a dit qu'il y avait des vallées prodigieuses : chevauchées perdues pour toujours dans ce Far West aussi ennuyeux qu'un musée.

.  |








 
shim La casa de la literatura shim
shim
poezii  Busca  Agonia.Net  

La reproducción de cualquier texto que pertenece al portal sin nuestro permiso està estrictamente prohibida.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Política de publicación et confidencialidad

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!